Les termes en sont un peu plus mesurés que le compte rendu oral de la rencontre n'en avait tout d'abord donné l'impression, même si l'essentiel, la préservation des lits et des emplois, est acquis.
Mais le diable se niche dans les détails, et de détails il n'en manque point.
Concernant les lits de SSR et de SLD, ils sont maintenus (avec les emplois afférents) « dans la mesure où le taux d'occupation est proche de 100%, les DMS sont conformes à la moyenne régionale, et les patients pris en charge sont originaires du territoire de santé ». Autrement dit, gare à un fléchissement du taux d'occupation, et surtout gare à la non diminution de la DMS.
C'est que « la pérennité de l'établissement passe par le développement de son activité et par son ouverture sur son territoire de santé ». Et on s'y prend comment, puisqu'on est déjà plein et avec des patients du coin ? La solution est simple et repose toujours sur la même piste : en baissant la DMS, on augmente le nombre de patients possiblement pris en charge puisqu'on n'envisage qu'un taux d'occupation maximum. Et pour se garder une chance de recettes supplémentaires en prévision de ce que la T2A SSR viendra grignoter du financement des séjours, autant miser également sur la validation de thèmes spécialisés de prise en charge : et voilà pour l'onco-gériatrie, la psycho-gériatrie, et toutes les « thémo-gériatries » qu'on voudra bien développer. Au passage, même si on ne sait pas encore grand chose de la T2A SSR, on voit qu'on se doute bien qu'elle se traduira par une diminution des recettes.
Concernant le laboratoire, les choses sont moins positives qu'on l'avait initialement compris, avec le simple report à 2012 du projet de regroupement. Encore qu'il faille lire entre les lignes qui se contentent de dire que « le projet de transfert du laboratoire au 3me trimestre 2010 devra garantir un service médical rendu et des restitutions dans des délais médicalement justifiés ». Après question à la DG, son Chef de Cabinet précise que le 3ème trimestre 2010 est à entendre comme l'échéance de la mise au point du projet, son échéance de réalisation devant être « définie au sein du groupe hospitalier », laissant le flou persister par rapport à une échéance en 2012 telle qu'évoquée lors de la rencontre du 02/04/10. Enthousiasmant, non ?
De même pour l'avenir des Pharmacies, avec une porte ouverte laissée sur le choix du lieu de leur regroupement : pourquoi pas à Dupuytren, faudra voir, faudra y penser, ... allez, disons qu'on y pense jusqu'en Septembre, que vous bossez pour soumettre un projet bien ficelé, et en verra si on pourra s'en servir ... En langage officiel, ça donne « (Cette proposition) devra faire l'objet d'une expertise approfondie d'ici le début du mois de Septembre ». De quoi rassurer dans les chaumières draveilloises !
Enfin, et en tout état de cause, puisqu'on est bec et ongles sur les postes soignants, peut-être qu'on sera moins regardants sur les emplois périphériques : « L'établissement ... devra mener à bien une réflexion sur le bon dimensionnement de son plateau médico-technique ». En bon français, ça donne : on vous laisse tranquilles avec les postes soignants, mais nous on doit rendre des postes, alors soyez raisonnables, trouvez-vous du gras à perdre sur les fonctions support !
On parlait il y a quelques jours de goûter le lait et le miel de la Terre Promise. C'était pourtant compter sans les affres de l'exégèse.